• Rien d'autre n'a d'importance - Gwendolen66

    Rien d’autre n’a d’importance by Gwendolen66
    One-shot avec un léger shonen-ai KuroxFye… Rien de bien exaltant, mais j’ai eu envie de sonder les pensées nocturnes de notre magicien préféré. J’espère que ça vous plaira quand même… TT

    (Note : Ma première fic Tsubasa Chronicle !)
    La petite mélodie est une traduction de Nothing else Matter – Metallica.

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    Fye ouvrit brusquement les yeux, revenant à la réalité. Un rêve… Ce n’était qu’un rêve.

    Si proche peu importe la distance
    Ca ne pourrait guère être plus près du coeur

    Il s’assit lentement, et posa sa tête entre ses mains, son souffle rapide et saccadé ne se calmant que peu à peu. Il faisait encore nuit, le silence régnait… Il jeta un coup d’œil à son compagnon de chambre, et parut quelque peu rassuré de ne pas l’avoir réveillé.

    Croyons éternellement en ce que nous sommes
    Et rien d'autre n'a d'importance

    Kurogané n’aurait pas manqué de lui demander ce qui le terrifiait autant, pour qu’il en rêve toutes les nuits.

    Toutes les nuits…

    Je ne m'étais jamais ouvert de cette façon
    La vie est nôtre, nous la vivons comme bon nous semble

    Le magicien soupira doucement, et essuya une dernière goutte de sueur. Le silence l’apaisait, même si restait toujours cet arrière goût amer de… Peur. La seule véritable Peur. Celle qui vous bouffait les entrailles sans trêve, celle qui vous fait souhaiter de n’être jamais venu au monde.

    Pas mourir.

    Juste n’être jamais né.

    Tous ces mots que je ne fais pas que dire
    Et rien d'autre n'a d'importance

    Il s’appuya contre le mur en souriant tristement, comme pour se moquer de lui-même. Son regard éternellement triste fixait le vide, et peut-être même le silence…

    Quelle ironie…

    La confiance que je cherche et trouve en toi
    Est chaque jour quelque chose de nouveau pour nous

    Sa plus grande peur était de voir mourir ses compagnons, par sa faute, et lui, il restait avec eux. Il restait, à leur faire croire que tout allait bien avec ses multiples sourires, quand la douleur permanente qu’il ressentait brillait comme des larmes dans ses yeux de glace…

    Il les ferma, ressentant à nouveau cette douleur alors que les images de son cauchemar revenaient le frapper. Ses mains blanches se crispèrent sur le drap, lentement, prudemment, mais désespérément… Souffrir en silence… Et ne pas réveiller Kuro-chan.

    Nous ouvrant l'esprit à un point de vue différent
    Et rien d'autre n'a d'importance

    Il regarda le ninja, étendu à côté sur sa propre couche improvisée. Le jeune magicien envia son calme et son sommeil, et eut – malgré lui ? – un doux sourire attendri.

    Comment avait il pu s’attacher autant à ses compagnons ?

    Bien sûr, Fye n’avait jamais été du genre à rechercher la solitude, bien au contraire, il fuyait ce mal qui lui collait à la peau depuis toujours… Mais… Succombant malgré ses promesses de ne s’attacher à personne, ou au moins que personne ne s’attache à lui, il avait frôlé du bout des doigts cette amitié qui le faisait rêver, étant gosse.

    Ces amis qui sont prêts à bien des sacrifices pour vous.

    Jusqu’à la mort, même en tenant à la vie.

    Je ne me suis jamais préoccupé de ce qu'ils font
    Je ne me suis jamais préoccupé de ce qu'ils savent
    Mais je sais…

    Son sourire ne s’effaça pas. Oui, il irait jusqu’à se sacrifier pour eux… Sauf que pour lui, au grand dam de Kurogané, sa vie n’avait aucune importance.

    Encore une fois…

    Encore une fois, ce serait de l’égoïsme pur et simple… Comme celui de ne pas pouvoir se résoudre à les quitter, pour les protéger.

    Je ne m'étais jamais ouvert de cette façon
    La vie est nôtre, nous la vivons comme bon nous semble

    Une larme coula le long de sa joue ; cette fois, son sourire était tombé.

    Chaque nuit… Chaque nuit, il revoyait Ashura-ô tuer ses compagnons, un à un, brisant avec satisfaction le cœur du magicien comme s’il détruisait un frêle château de cartes.

    Tous ces mots que je ne fais pas que dire…

    Il le savait… Ashura-ô prendrait bien ce temps, s’il s’apercevait de l’importance qu’avait le petit groupe aux yeux de Fye.

    Et rien d'autre n'a d'importance.

    Une autre larme suivit inéluctablement la pente humide de sa joue ; il fixait encore le vide, mais de nombreuses images s’amoncelaient devant ses yeux.

    Ses compagnons, c’était Shaolan… Un gamin qui n’avait pas froid aux yeux, et dont le sens de l’honneur et du courage ne pouvait jamais manquer d’impressionner. Voir sa dévotion pour Sakura-chan avait allumé quelque chose dans le cœur du magicien… Quelque chose qui l’avait poussé à l’aider, quoi qu’il en coûte, mieux qu’il aurait pu le faire au début. Oui, Shaolan… Fye aurait presque aimé avoir été comme lui, à son âge.

    La confiance que je cherche et trouve en toi

    Puis c’était donc bien sûr la petite princesse… Sakura-chan. Chacun de ses sourires illuminaient les ténèbres les plus profondes, et apaisaient les brûlures atroces… Celles que l’on ressent dans son cœur. C’était vraiment une gentille fille… Pour les vivants comme pour les morts. Ou encore ceux qui ne savent pas trop.

    Est chaque jour quelque chose de nouveau pour nous

    Une adorable peluche les accompagnait, pour les faire passer de dimensions en dimensions. Mokona, boule de poils toujours enjouée, et pourtant si attentive aux sentiments des autres…

    Nous ouvrant l'esprit à un point de vue différent

    Kuro-rin avait beau lui crier souvent après, Fye était certain qu’il aimait bien la peluche quand même. Un sourire perça à travers ses larmes à cette pensée.

    Kurogané…

    Une montagne de sentiments et d’intelligence, cachée derrière la carapace d’une grosse brute bourrue et perpétuellement de mauvais poil. Il se prêtait toujours volontiers au jeu, et le magicien savait bien qu’il ne lui ferait jamais aucun mal.

    Et rien d'autre n'a d'importance…

    Peut-être le grand ninja considérait il le magicien un peu chiant sur les bords et hypocrite quand il s’agissait de ses sentiments comme un ami, lui aussi.

    Ou peut-être pas…

    Après tout, l’un comme l’autre ne serait pas simple.

    Je ne me suis jamais préoccupé de ce qu'ils disent
    Je ne me suis jamais préoccupé des jeux auxquels ils jouent

    Fye se rallongea sur le dos en repensant à ses cauchemars. Pour qu’ils reviennent le hanter chaque nuit depuis quelques temps, il fallait bien que ce soit un message que son subconscient tentait de lui faire passer. Après tout, on n’efface pas des années de pratiques de magie…

    Mais je sais…

    Il se mordit les lèvres en se retournant dans son lit, dos au ninja toujours immobile. Le froid envahit ses membres, lui rappelant d’où il venait… Et ce à quoi il ne pourrait jamais échapper…

    Si proche peu importe la distance
    Ca ne pourrait guère être plus près du coeur

    - Il arrive… murmura-t-il. Et moi je pars…

    Alors qu’il prononçait avec résignation ces quelques mots, deux mains vinrent le saisir pour le coller à un corps chaud, derrière lui. La magicien resta pétrifié par la surprise, quand il entendit le ninja murmurer au creux de son oreille :

    - Arrête de croire que tu es seul, baka.

    Il serra un peu plus le blond contre lui, collant leurs deux corps pour une seule et même chaleur, qui décontracta un peu le magicien.

    - ça fait plusieurs nuits que tu parles dans ton sommeil, tu sais…

    Gêné ou inquiet, Fye se tourna légèrement vers le ninja, de façon à voir l’expression de son visage. Celui-ci le regardait, ses sourcils éternellement froncés sur un regard plus doux que d’ordinaire… Comme réellement inquiet.

    Il soupira, avant de continuer.

    - Si tu pouvais enfin comprendre qu’aucun de nous ne te laissera partir, quelque soit l’enjeu…
    - Mais… tenta d’articuler le magicien. Si… Si je reste, il vous…

    Et rien d’autre n’a d’importance…

    Kurogané eut un sourire ironique, toisant le vide devant eux.

    - Je voudrais bien voir comment « il » s’y prendrait pour m’empêcher de te protéger définitivement.

    La stupéfaction marqua le beau visage humide du blond, alors que le ninja se rendormait déjà derrière lui sans desserrer son étreinte.

    Une douce chaleur l’avait envahie.

    Si proche peu importe la distance
    Ca ne pourrait guère être plus près du coeur
    Croyons éternellement en ce que nous sommes…

    Et alors qu’il se perdait dans la contemplation de la pleine lune au-dessus d’eux, des larmes lui brouillèrent à nouveau la vue.

    Des larmes coulant le long d’un sourire réellement heureux tandis qu'il se blottissait davantage contre son compagnon, et qu’une mélodie continuait de tourner dans sa tête, prenant un sens tendrement différent.

    Non rien d'autre n'a d'importance…

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    FIN.

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