• Tu n'es pas seul (6/7) - Cycy la vache de l'espace

    Tu n'es pas seul by Cycy la vache de l'espace

    CHAPITRE 16 : Le messager

     

    « Ah ! C’était donc pour ça, hein ?! L’infâme peste machiavélique ! »

    Et autres adjectifs qualificatifs vociférés par Watanuki au sujet de sa redoutable patronne. Toutes ces décorations, ces fanfreluches, ces mystères… Tout n’avait qu’un seul but : Yuko avait décidé de fêter Noël au temple de Domeki. Comme ça. Parce que. Sans demander l’avis des autres, et surtout en leur imposant ses décisions, du style :

    « Watanuki, grimpes à cette échelle et accroches moi ces décorations, et que ça saute ! 

     

    Mais bien sûr, Yuko…

    « NOEL, c’est même pas une fête JAPONAISE !!!!, hurla-t-il, fou de rage, depuis son perchoir. Je le fête JAMAIS, Noël, MOI !!!! Alors pourquoi c’est à MOI de décorer ce temple, alors que j’y serais MEME PAS à cette fête ?!

    - Oh que si, tu y seras, car c’est toi qui fais la cuisine !

    - J’veux bien vous faire la cuisine mais après JE ME BARRE !

    - Mmmmm… Je sens qu’une copieuse retenue sur le salaire de quelqu’un… 

    Watanuki vacilla en panique puissance 10 sur son échelle. Yuko eu un charmant petit rire en revêtant son élégant manteau.

    « J’ai rendez-vous à la boutique alors travailles bien jusqu’à mon retour… ESCLAVE ! 

    Watanuki ne cessa de glapir son mécontentement et don désespoir jusqu’à ce qu’elle fut loin.

     

    « En plus, Noël, c’est une fête familiale », ajouta Watanuki d’une voix à peine audible, avec un regard lointain… Il frémit en devinant que Domeki, s’affairant lui aussi au bas de l’échelle, l’avait entendu, et gêné, Watanuki repassa en mode « JE GUEULE DONC JE SUIS » pour détourner le sujet.

    « … Et tu pouvais pas refuser quand Yuko a décidé de s’incruster chez toi, hein ?

    - Bah non.

    - Bah, je m’en doutais !!!! »

    Watanuki continua de batailler avec les décorations : « Ah, j’vous jure ! 

    Descendit rageusement de son échelle. « Toujours la même galère ! 

    Continua de grommeler quand Mokona black bondit devant lui avec une guirlande. 3Ils s’entendent bien pour manipul… »

     

    Il tomba en arrêt devant la boule à neige, posée sur un meuble. En la regardant, il se sentait envahit d’un sentiment étrange et de plus en plus palpable, puissant, d’une émotion mystérieuse, d’un sentiment qui…

    « Hé… », dit Domeki en se postant à ses côtés.

    « Elle est triste… », murmura Watanuki d’une voix étonnement calme de sa part, le regard perdu sur la sphère et ses ellipses mystiques, perdu au-delà de cette réalité, perdu encore et encore plus loin… A nouveau, comme plusieurs jours auparavant, il semblait totalement hypnotisé par des sensations et une vision qu’il était seul à percevoir, totalement plongé dans un état second.

    « Pourquoi est-elle triste ? », demanda Domeki, tentant de maîtriser la situation en conservant une connexion entre le monde réel et Watanuki.

    « Parce qu’elle pense qu’il n’est plus là…

    - Qui ?

    - Celui qui la protège… Et la guidait de ses conseils… 

     

    Watanuki eu un regard plus lointain encore… Une lumière étrange sembla provenir de lui, du plus profond de son âme, comme une aura enfouie qui se révélait, éclatait au grand jour. Au même instant, la sphère devint tout aussi lumineuse, comme si elle l’appelait dans un écho mystique. Domeki comprit que la situation évoluait et agrippa l’épaule de Watanuki :

    « Il faut que je lui dise… », murmura ce dernier, la voix aux intonations toujours aussi douces et posées, à peine chuchotée. Il le va une main vers la sphère, avança d’un pas. Domeki se dit que là, il fallait plus que garder le contact par les mots, et tenta de le retenir.

    « Il faut que je lui dise… », répéta Watanuki comme un automate, avec un sourire énigmatique… Inconnu. Au fond, était-ce toujours LUI qui habitait ce corps ?

    « Ne crains rien, Domeki, ajouta-t-il soudain, à sa plus profonde surprise tant ce genre de phrases était impossible de sa part. Je reviens tout de suite, je te le promets… 

    Domeki relâcha sa prise car il su qu’il pouvait lui faire confiance. Oui, Watanuki était différent, bien que connecté avec un ailleurs indéfinissable, jamais il n’avait parut aussi calme, aussi radieux, aussi maître de lui-même et d’une situation. En s’avançant encore plus près de la sphère, il provoqua de nouvelles étincelles de lumière, et dans un flash luminescent, presque aveuglant, un cercle sacré apparut au sol, tout autour de lui et de l’objet, un cercle gravé de symboles et de runes énigmatiques… Cela n’avait rien à voir avec une connexion dimensionnelle telles que celles produites par la magie de Yuko, là il s’agissait plutôt d’une magie provenant de la sphère  en direction de Watanuki, qui y disparut progressivement, mais à la dernière seconde, juste avant de s’effacer dans les limbes de l’infini, il lui adressa le plus invraisemblable, le plus inattendu et le plus …  Gentleman des sourires qu’il lui eu jamais vu ! Non, ce n’était pas vraiment « lui », c’était…

     

    Trop de paix, trop de luminosité, trop de maturité, c’était…

    C’était comme s’il venait de rencontrer un Watanuki ADULTE, surgit d’on ne sait où…

    Celui qui vraissemblablement pouvait être…

    « … Maître d’un monde » , murmura Dômeki.

     

    Une jeune femme au regard  triste scrutait depuis son balcon le vaste paysage enneigé. Chaque jour, chaque heure, chaque seconde, depuis ce matin-là était empreint d’une laconique mélancolie.

    Tout à coup, la connexion entre deux mondes se produit, la lacération, la distorsion… Là, sur le balcon, apparut de nulle part, se tient un tout jeune homme, un inconnu en costume sombre, aux traits fins et au sourire tendre…

    La jeune femme n’est pas surprise par la connexion dimensionnelle mais par la présence de ce garçon, qu’elle n’a jamais rencontré auparavant… Mais a une vague ressemblance avec un membre de sa famille…

     

    « GRAND PERE KIMIHIRO ?!, s’étonne-t-elle.

    - Désolé, je suis une autre personne, dit-il en s’inclinant poliment. J’ai… Un message à vous transmettre.

    - Je vois… murmure la jeune femme. Je vous écoute. »

    Le garçon se redresse avec un regard emplis de douceur et de compassion.

     

    « … Vous n’êtes pas seule, votre altesse.

    -          …  »

     

    Face à lui, la jeune femme est pétrifiée de stupeur, et par un sentiment étrange…

    « L’homme que vous aimez n’a pas disparu à jamais… Il ne vous a pas abandonnée… Croyez en son amour et vous le sentirez… Vous le sentirez qu’il vous protège encore !!!! 

    Watanuki avait dit cette phrase d’un ton doux et convaincant, comme une foi inébranlable; Juste quelques secondes avant que flashs, distorsion et vents furieux l’emportent avec son sourire…

     

    Une toute petite fille aux longs cheveux noirs, cachée jusque là dans la pièce voisine, se précipite vers la jeune femme :

    « Maman ! Maman ! Qui était ce drôle de garçon ? 

    La Reine de cristal ouvre les bras, soulève son adorable enfant et la serre contre son cœur :

    « Ne crains rien, ma petite Tomoyo… C’était juste un ami… Un ami d’un autre monde… 

    Elle regarda au-dessus d’elles, si minuscules, le ciel constellé de flocons de neige à l’infini…

    « Un ami qui est venu nous donner des nouvelles de ton Papa. »

     Domeki demeura parfaitement calme près de l’endroit où Watanuki et la Boule à Neige s’étaient évaporés. Watanuki n’était pas du genre à faire des promesses, mais le peu qu’il prononçait, il les tenait.

    « Je reviens tout de suite… » Il tiendrait parole, il le savait.

    Mais avec les connexion dimenssionnelles, « tout de suite »,ça pouvait être dans quelques heures, quelques jours, quelques mois… Voire des années !

    « Cette fois, je crois bien que c’est moi qui ait agit comme un idiot », se dit-il avec une crainte sourde au fond du cœur.

    « Il arrive !!!! », s’écria soudain Mokona, bondissant sur son épaule. Flashs, vents étranges, cercle énigmatique… La boule à neige réapparut exactement à l’endroit d’où elle avait disparu quelques secondes auparavant, et Watanuki se matérialisa à nouveau du néant. Mais il n’avait plus rien du jeune homme plein d’assurance qu’il était au moment du départ. Dès son arrivée, il chuta brutalement en avant, totalement à bout de forces, comme vidé de toute énergie, épuisé comme s’il venait à lui seul de courir quatre marathons ! Domeki le recueillit in extremis dans ses bras, avant qu’il ne touche le sol. Il s’inquiéta de son teint terriblement pâle et de ne pas lui voir la moindre réaction.

     

    « … La … Neige… », murmura faiblement Watanuki, dans une demi conscience.

    « … La Neige… Elle seule peut l’arrêter. »

    Puis il retomba, inanimé.

                    Domeki s’apprêtait à lancer l’alerte rouge et le plan « sauvez Watanuki » quand ce dernier se redressa soudain comme un diable surgissant de sa boîte, bondissant en ayant retrouvés toutes ses forces, ses couleurs… Et son regard et sa voix habituels. Comme semblant s’arracher à un rêve étrange et déjà oublié, il regarda tout autour de lui d’un air ahuri

     

    « … Hein ?! Hein ? Mais… Je sais que je viens de descendre de l’échelle, là… Mais après ? Qu’est-ce que je devais faire ? »

    Watanuki reprit son petit train train d’apprenti décorateur  comme si absolument rien ne venait de se passer. En fait, il l’avait même totalement oublié, et recommença à pleurnicher sur les malheurs que Yukô lui infligeait, comme s’il n’avait jamais interrompu le fil de ses pensées…

    Domeki en demeura en pleine interrogation jusqu’à ce qu’il se plante devant lui avec un carton rempli de décorations

    « Hé ho ! Bosses un peu toi aussi ! Y’a pas de raisons que je me tape seul la déco  en plus du courrier dimensionnel ! »

    Domeki eu un demi sourire soulagé. Watanuki serait toujours Watanuki, et il était loin d’être amnésique !

     

    CHAPITRE 17 : Pétage de plombs collectif !

     

    Les bras enchaînés au-dessus de sa tête, le torse nu et marqué de coups, le visage penché recouvert de ses fines mèches blondes, Fye écoutait la conversation de ses gardes qui le pensaient vaincu. En réalité, il aurait pu facilement se libérer s’il l’avait voulu, mais seul contre tous, il savait qu’il mettrait un temps considérable pour parvenir jusqu’à Shirahime, et en précipitant les évènements, la mettrait en danger. Or, il savait qu’elle demeurerait en sécurité dans un premier temps, tant que le Roi n’aurait pas obtenu d’elle le secret de l’endroit où était caché la plume… Il lui fallait donc réfléchir à un plan, pour pouvoir parvenir jusqu’à elle sans perdre de temps au combat…

    « Ah là là, l’art de la stratégie, c’est plutôt celui de Shaolan, d’habitude… » , se dit-il à mi-voix, mais assez fort pour que l’un de ses gardes l’entendent. Ils étaient nombreux dans ce sous-sol humide, le combat de Fye contre le Roi des corbeaux ayan incité ce dernier à la prudence concernant cet otage peu ordinaire. Les larbins s’étaient bien vengés des coups que leur avait infligé Shirahime en redoublant les leurs à l’égard de Fye.  Il avait tout encaissé sans broncher, leur laissant l’illusion de leur supériorité, quand en vérité, il aurait en aurait fallut beaucoup plus pour le briser. Même s’il avait quand même une certaine animosité envers le sous-chef prétentieux des larbins, une grosse brute moustachue avec une crosse dont le pommeau, en relief, avait imprimé sur sa peau, des dessins sanglants et particulièrement douloureux…

    La brute à la crosse s’approcha justement de lui, releva son visage  du bout du pommeau constellé de gouttes de sang :

     

    « Alors, t’as toujours pas capitulé, blondinet ? Tu en veux encore ? »

    Il lui fit son sourire Happy face number 8 (je reste poli mais j’en pense pas moins) :

    « J’ai l’impression que des cheveux comme les miens sont plutôt mal perçus, dans ce pays ?

    - Les Célestes… Et tout ce qui y ressemble de près ou de loin comme toi , grogna la brute avec mépris. Vous n’êtes pas des humains. C’est à cause de vous si la guerre déchire notre pays et que cette maudite neige tombe sans fin.

    - Je ne peux pas imaginer une seconde que ce soit un peuple de femmes guérisseuses qui puissent employer des méthodes aussi inhumaines que les votre », répondit Fye sur son ton le plus gentleman.

    La moustache de « grosse brute » frémit sous l’offense. Il recula d’un pas, empoigna sa crosse, la brandit à nouveau en l’air et …

    BIG BADABOUM BANG !

                    La lourde porte de la pièce sauta de ses gonds et chuta au sol dans un léger nuage de poussière. La fourmilière des gardes présents demeura immobile de surprise devant l’entrée fracassante de deux inconnus armés de katanas.

    « BOUH ! » , fit Kurogane, rompant le silence pesant.

     

    Les gardes se précipitèrent alors en troupeau dans leur direction, hurlant à qui mieux mieux.

    Shaolan s’élança le premier, suivit de son Kuro Prof. Et tching ! Et zoum ! Et bim ! Et boum ! Les larbins volaient en tout sens à un rythme cadencé, avec un peu de musique on inaugurait une rave party.

    « Mr Fye, vous pourrez marcher ?!, demanda Shaolan entre une feinte à droite et un coup de pied freestyle à gauche.

    - Je pourrais même courir, hé, hé ! », affirma-t-il en tendant ses chaînes de sorte que Kurogane les brisent d’un coup de lame bien placé. Mais ceci fait, le ninja le fusilla du regard.

    « Tu n’as donc aucun respect pour toi ?! 

    - Hein ? »

    Kurogane fonça droit sur la brute à la crosse, s’en empara, et fit avec… Un home run !!!! (La moustache hurla tout le long de sa longue traversée dans les airs…)

    « La prochaine fois que tu te laisses frapper, ne comptes pas sur moi pour venir te chercher !!!! », gueula ensuite le ninja à Fye.

    « Allons, allons… On sait très bien que tu ne peux pas t’empêcher de jouer les héros, mon Kuro !!!! » , minauda ce dernier.

    « S’il vous plait, vous serait-il possible de remettre votre scène de ménage à plus tard ? », demanda Shaolan, qui pendant tout ce temps là continuait seul la baston.

    « Aaaah !, s’écria Fye en reprenant la castagne. Ça y est, le petit a honte de nous ! Il nous fait sa crise d’ado ! Et il a même pas encore de poils à la moustache !!!!

    - Oh, lui, c’est rien encore… », soupira Kurogane.

                    A ces mots, un tremblement du sol terrible, suivit d’une secousse violente des murs et soudain….

    CRAC BADABOUM BANG !

    Une énorme créature, mi tortue mi limace, fracasse tout en provoquant une brèche monstrueuse, faisant son entrée dans un grand « BEUWAAAAH ! » vainqueur !

    « LE GLUCK !!!! », crie Fye, tout heureux en se précipitant vers lui… Avant de reculer sous l’odeur. Au sommet de la carapace de l’animal, Mini Kuro et Mokona sont morts de rire, tandis que la Princesse Sakura explique :

     

    « On l’a croisé en chemin… »

    Tandis que Shaolan l’aide à descendre de monture, Fye s’interroge :

    « Mais au fait, comment m’avez-vous retrouvé aussi vite ? 

    Mokona bondit dans ses mains :

    « Mokona branche son radar, Shaolan réfléchit, Kurogane démolit ! 

    Un des gardes « démoli » tente de se relever.

    « Yataaaa ! »

     

    Sakura le remet en place d’un grand coup de lance Kuroganesque.

    « … Et… Le bibelot connaît sa première révolution féministe. 

    - JE NE SUIS PAS UN BIBELOT !!!!

    - Snif… Notre petite Sakura Chan te ressemble de plus en plus, Kuro Papa, soupire Fye. 

    - N’IMPORTE QUOI !!!! » hurlent les deux Kurogane d’une seule voix.

    Toute la petite « famille » sursaute en réalisant que Shaolan est en train de courir à l’aventure, se précipitant hors de la pièce sans attendre que le pétage de plombs collectif soit terminé.

    « On passe à la phase 2 du plan ! leur lance-t-il dans sa course. 

    - C’est quoi la phase 2 ? , demande Mini Kuro, atterrit entre les bras du grand.

    - Explication musclée avec le gros méchant pas beau et capture de la plume !, dit Mokona en bondissant sur sa tête.

    - Shirahime Chan… murmure Fye, redevenu sérieux.

    - ALORS QU’EST-CE QU’ON ATTENDS ?! ALLONS Y !!!! » s’écrie Sakura en se précipitant lance en avant sous le regard attéré des garçons !

     

     

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